Natali Fortier, artiste franco-canadienne, est née en 1959 à Houston, au Etats-Unis, vit et travaille en France.
Après des études artistiques au Canada, aux États-Unis et aux Beaux-Arts en France, très vite des premiers dessins de presse lui sont demandés et sont publiés dans le Magazine Littéraire, Lire et Le Monde.
Sa carrière dans L’Édition débute côté dessin avec Jules – texte de Malika Ferdjoukh – chez Syros en 1996, avant de prendre son envol en solo avec Lili Plume (Albin Michel) en 2004.
Depuis une cinquantaine de livres ont vu le jour et Natali Fortier poursuit son œuvre entre l’édition et un travail personnel de sculpture et dessins donnant lieu entre autres à des expositions.
_______________
Natali Fortier, une œuvre qui « rassemble »
On me demande de parler de Natali Fortier, de son œuvre. Mettre des mots sur une artiste, c’est difficile, hasardeux, subjectif. Alors, que faire, que dire, puisqu’il faut « dire » les œuvres ? Essayer de classifier peut être ? des dessins ? des peintures ? des sculptures ? des installations-jeux ? pour enfants ? pas pour enfants ? Je coche toutes les cases ! Natali Fortier « est tout ça » !
Dire que ses œuvres sont des électrons libres qui se parlent et se répondent, sans cloisonnement. Dire qu’elle interroge l’enfance, les personnages inventés de l’enfance inventée, les grandes douleurs et les joies aussi. C’est sa vie de grande personne qui interroge. C’est ce terreau qui donne vie à cette œuvre audacieuse aux lignes expressionnistes et aux couleurs vives.
Mathurin, Lili Plume, Agatha, Marcel et Giselle, Lou, enfants nommés ou non, enfants des contes, enfants-enfants, ogres, princesses, oiseaux, animaux hybrides, issus de rêves ou de cauchemars …. Eux qui semblent être, parfois hésiter à être et tanguer sur le papier, la toile ou le bois, émergences de couleur, dans la peau d’un autre, derrière le masque.
Dire que l’imagination et l’intention de l’artiste passent par le choix du matériau : travailler la terre de ses mains, donner de la force au trait, s’emparer du fusain, noir sur blanc ou appliquer la peinture, estomper la couleur, créer le volume, habiter l’espace.
Dire aussi cette autre face, celle de l’intériorité de ce miroir tendu à l’autre, au passant, à celui qui regarde, à soi-même.
Dire l’émotion suscitée par « le beau » de ses personnages vacillants dans leur force, leur fragilité ou leur grotesque, dans leur élan à prendre vie, primitive vie ; Dire l’audace tranquille de ces univers aux perspectives volontairement incertaines, aux lignes en fuite ; Dire ce qui paraît être la jubilation de l’artiste à se surprendre, à nous surprendre, en étant toujours ailleurs, en explorant sans cesse formes et fonds, en prolongeant parfois ses œuvres par des mots, ou l’inverse, sans frontière aucune.
Dire qu’ainsi, à cause et avec tout, son œuvre « rassemble ». Dire que l’œuvre de Natali Fortier est une poésie au vivant, une jubilation à être, à vouloir être. ( M.Th Devèze)
_____________






